Aaaah, ça fait du bien. Aaaah, c'est parti ! Un article où je vais pouvoir faire mon enfoiré, jusqu'au bout des ongles ! Un article où je vais pouvoir déverser ma bile ! Exagérer ! Vitupérer ! Tempêter ! Eructer ! Crachouiller des insultes avec délectation de la pointe acérée et justicière de mon clavier tout pourri !
L'heure est venue de la critique, et elle le boira son calice, jusqu'à la lie, jusqu'à l'hallali.
Z'etes prêts ? Popcorn ? Bien installés dans votre fauteuil ? Bon, c'est parti. Comme, avec un sens de l'à-propos qui me sidère moi-même, j'avais intitulé le post précédent "les côtés +", je vais donc continuer dans la même veine pour vous présenter:
Les côtés - :
1. Princesse
Bon, c'est obligatoire, une éducation incroyablement friquée et incroyablement protégée laisse des traces. En particulier, l'impression que tout le monde bondit pour satisfaire le moindre de ses désirs - impression confirmée par le fait qu'effectivement, tout le monde le faisait. Du coup, ça donne une fille capricieuse et boudeuse, avec des résultats assez spectaculaires (cf les anecdotes). Si mademoiselle n'avait pas ce qu'elle voulait dans la seconde, l'ambiance se refroidissait perceptiblement.
Mais encore, ça ne serait pas trop grave. J'ai l'habitude des enfants gâtées, je trouve ça plutôt amusant. Ce que j'ai plus de mal à gérer, c'est les relations fusionnelles mère-fille. Imaginez, en même temps. Toute une vie avec sa mère au foyer, qui n'a rien d'autre à faire de ses journées que d'accompagner fifille faire les magasins, aller au théâtre ou à l'expo.
2. Couvée
Du coup, couper le cordon ombilical s'est révélé problématique. Les premiers soirs où elle est passée chez moi, les parents lui interdisaient de dormir sur place. Du coup, elle prenait un taxi vers les 4h du mat pour rentrer bien sagement au nid parental. Va falloir m'expliquer ce qu'ils espéraient empêcher en demandant ça, mais bon. De même, dès que je lui proposais un truc, il fallait qu'elle quête l'approbation maternelle. Hop, je propose une balade à Vincennes, elle sort son portable: "Coucou ma maman, Grenouille me propose de passer l'après-midi avec lui, je peux y aller ? Ca te dérange pas ? Bisous ma maman à moi que j'ai".
Ouais, ça peut paraître mignon comme ça, mais à 22 ans c'est quand même trop sirupeux pour moi. D'autant plus que les parents n'étant pas forcément enthousiastes de voir un mâle (!!) autour de leur fille, ils faisaient ce qu'ils pouvaient pour me mettre des bâtons dans les roues. Ce qui donnait, en traduction filiale: "Ma maman m'a dit que je n'avais pas le droit de venir te voir ce soir, peut-être demain ?"
Rhaaa. Garggggggrrrr ! C'est d'ailleurs dans un moment comme ça que, cf note précédente, je l'ai chopée sur l'épaule en lui disant "mère ou pas, tu viens :p"
3. Indiscrète
Bon, c'est éventuellement compréhensible vu que j'étais son premier mec. Mais une fille qui raconte, tous les matins, ce qu'elle a fait la nuit à ses copines, ça me perturbe un peu. Surtout lorsque lesdites copines s'appellent toutes Bérénice De la Cabane Du Fond Du Jardin et qu'on passe plusieurs soirées avec elles, qui vous regardent en gloussant sous cape.
Tiens, ça me rappelle le moment le plus humiliant de ma vie. On est à table avec quatre de ses copines, le sujet tombe à un moment sur le sexe, elle dit bien fort que je suis fabuleux (c'est bien de raconter ce genre d'anecdotes, ça fait ma pub).... et rajoute "bon, sauf sur un détail qu'on pourrait améliorer". Les filles: "Ah bon, quoi ?" Et là elle les regarde d'un air complice: "Mais vous savez, je vous en ai déjà parlé !" Gloussements, re-gloussements.
Bon, d'une part ça me vexe énormément, d'autre part je ne sais toujours pas quel était ce fameux détail. Mais j'ai failli casser en pleine soirée tellement ça m'a gavé. Enfin bref, tout ça pour dire que toutes ses copines étaient au courant du nombre de fois où on avait baisé chaque nuit, des positions employées, des orgasmes de part et d'autre, de l'intensité des rapports et du niveau des préliminaires. Exaspérant.
4. Catholique fort pratiquante
Je n'ai rien contre les religions en général (quoique...) et me considère agnostique: si dieu existe, tant mieux pour lui. Mais bon, devoir subir des tentatives énergiques de conversion, ça tape un peu sur les nerfs.
5. Sens des valeurs biaisé
Elle était Lion de signe astrologique, elle se décrivait toujours comme une lionne, je lui ai donc offert une peluche pour son anniversaire. Elle était sympa cette peluche, mais visiblement ça n'a pas eu l'effet escompté. Visiblement, elle attendait une bague en or ou un collier de perles. Elle m'a fait plusieurs fois remarquer qu'elle ne serait pas contre une broche à 720€ qu'elle avait vu dans une devanture, et m'a fait le même coup pour l'anniversaire de ma soeur.
6. Matinale
Oh mon dieu, le pire. Vous vous rappelez le test de compatibilité ? Ben -100 ! Direct ! Jamais vu quelqu'un d'aussi énergique à 7h du mat. Hors de question de paresser au lit, dehors, allez, allez, je sais qu'il est dimanche, mais justement on peut profiter du lever de soleil sur le bois de boulogne !
A 7h du matin, je ne suis pas romantique, bordel, je dors !
7. Greluche
Ok, c'est pas forcément un défaut (faut pas que je me fâche avec Missik, c'est elle qui me fait mes bannières :p) mais à haut niveau c'est quand même usant. On part en vacances et elle ramène deux valises bourrées à craquer. Pour une semaine, elle avait emporté 3 (trois !) robes de soirée, 7 jeans, 4 jupes, 7 maillots de bain (pour changer chaque jour), une demi-douzaine de pulls.... et je ne parle même pas des sous-vêtements, car évidemment après chaque rapport elle en changeait.
8. Butée
Enfin, le défaut principal: elle refusait de se remettre en question et de faire le moindre effort, quel qu'il soit. Quand elle se lève à 7h du matin et que je lui dis: "Bon, tu veux pas venir dans mes bras 20mn et je me lève", c'est niet. Levé, c'est levé. De même, quand j'ai fait une remarque sur les valises, c'est devenu "je prends tout ou je ne pars pas !". Et ainsi de suite.
Le clou du spectacle fut la rencontre avec les parents, dans une de leurs maisons de campagne au fin fond de la verdure française. D'habitude, je passe très bien avec les parents, j'ai l'air du gendre idéal. Bah là, j'en ai vraiment bavé. Pourquoi ? Parce que Dulcinée, au lieu d'être avec moi pour faciliter les choses, a passé la semaine avec sa mère à discuter chiffons, pendant que le père me fixait de son regard pénétrant en se demandant si, oui ou non, j'étais digne de baiser sa fille (réponse: non). Heureusement, une personne bien intentionnée m'avait prêté le Da Vinci Code, et j'ai passé cette semaine chez ses parents à lire sur le canapé du salon en attendant qu'on veuille bien s'occuper de moi, ou à sortir me balader dans les champs de blé (c'est chiant, les champs de blé).
Commentaire de Dulcinée quand je lui dis qu'elle abuse: "Ouais mais bon mes parents je vais pas les voir pendant une semaine puisque je pars en vacances avec toi, donc je me prépare à la séparation".
Ok, et donc pendant ce temps moi je vais brouter du myosotis, parait que c'est sympa pour la santé.
Deux anecdotes parmi tant d'autres:
1. Première nuit qu'on passe entièrement ensemble, je lui dis que je lui chercherai les croissants le matin. 7h du mat, je me fais réveiller par sa main qui me secoue. "Hey, c'est l'heure, va chercher les croissants !"
Moi: "Grmmmbllll"
Elle: "Ho, tu m'as promis, alors tu te secoues !"
Moi: "Grmlb dans 1 heure"
Elle: "Non, maintenant !"
2. Il est 19h30, on est chez moi, mademoiselle veut une baguette de pain. Je lui fais remarquer que toutes les boulangeries sont fermées à cette heure dans mon coin. Elle refuse d'y croire. On s'habille, on sort dans le froid, on passe au Franprix. Pas de pain. Elle s'obstine. On traverse toute la ville dans les deux sens. Toujours pas de pain. Elle décide d'aller dans son quartier (45mn de métro) où une épicerie est ouverte jusqu'à minuit et offre du pain.
Prochaine étape: la rupture et la fin.
