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25 janvier 2006 3 25 /01 /janvier /2006 16:49

Gloups.

Bon, vous allez m’en vouloir, mais il est 16h et il faut que je file à 17h (entretien d’embauche très important, tout ça tout ça). Donc du coup, je risque :

 

1)      de faire la nouvelle érotique en deux parties

2)      de la bâcler

 

Mais comme je vous sais énergiques et motivés, je commence quand même. J’en profite d’ailleurs pour faire d’une pierre deux coups et répondre au pari qui m’a été imposé sur ce site. Donc voilà, ce sera une nouvelle érotique avec une fille moche, tant pis pour vous. Heureusement que sa copine vaut quelque chose. Mais n’anticipons pas.

Les règles du jeu sont là: http://majoma.over-blog.com/article-1565058.html

 

 

 

 

Marianne avait tout pour être belle. De grands yeux liquides d’un magnifique bleu nuit, un nez en trompette constellé de taches de rousseur, des boucles brunes cascadant sur ses épaules, des larges seins, des hanches fines, des fesses fermes.

Oui, prises séparément, chaque partie de son corps pouvait attirer les regards et faire ralentir les hommes dans la rue. Malheureusement, le tout n’était pas aussi harmonieux.

C’était comme si la nature s’était vengée d’avoir créé d’aussi belles choses, et avait décidé de les assembler sans rime ni raison. Les yeux étaient légèrement décalés, et ils louchaient. Le nez un peu trop bas, les lèvres trop minces, le menton trop volontaire. Ses cheveux filasses lui demandaient des heures d’entretien pour donner l’illusion d’un volume qui ne trompait personne. Et son corps souffrait du manque d’exercice et de trop d’heures passées derrière les livres. Elle accusait ses trente ans bien plus mal que ses amies.

Marianne était laide, et elle le savait. Jusque là, ça ne l’avait d’ailleurs jamais dérangée. Oh, bien sûr, les hommes pouvaient avoir plein de qualités. Mais ils venaient également avec leur cortège de défauts. Ils  paradaient dans l’appartement en slip, ils fumaient,  ils ne rabaissaient jamais la cuvette des toilettes et surtout, ils dérangeaient TOUT. Marianne était une maniaque du rangement et, chez elle, les livres étaient aussi bien classés qu’à la bibliothèque. Par auteur, par date, par collection, selon ses humeurs. Elle aimait à passer des soirées entières à imaginer un nouveau classement et à le mettre en pratique. La Pléiade d’un côté, les livres de poche d’un autre. Flammarion à côté de Gallimard. Ou plus bas. Ou plus haut.

Elle n’était pas ignorante des choses de l’amour, pourtant. Elle s’était même fait dépuceler assez jeune, à l’arrière d’une voiture. Elle gardait le souvenir d’un jet chaud, gluant et brûlant, qui contrastait étrangement avec les histoires romantiques qu’elle lisait à l’époque. Elle n’avait pas renouvelé l’expérience. De toute manière, le sexe et elle faisaient deux. Pas comme Lucie.

Ah, Lucie.

Marianne ne comprenait toujours pas ce que sa meilleure amie trouvait en elle. Lucie était son contraire absolu ! Souriante, joyeuse, vive, énergique, délurée – et belle, tellement belle ! Elle pouvait avoir l’homme qu’elle souhaitait d’un simple clignement de paupières mais ne se servait jamais de son pouvoir. Lucie qui…

 

Perdue dans ses pensées, Marianne n’entendit pas les coups frappés à la porte. Il fallut que le bruit grêle de la sonnette vienne envahir son appartement pour qu’elle sursaute et se décide enfin à répondre.

« Ah, quand même, je me demandais si je ne m’étais pas trompé de jour ! » fit Paul en souriant, bousculant légèrement Marianne pour rentrer.

La jeune femme ne put s’empêcher de sourire. Paul avait tous les défauts des hommes qu’elle s’était cité juste avant : maladroit, désordonné, exaspérant parfois. Mais il n’avait que quinze ans et cela lui donnait des excuses. De plus, il avait au moins autant de taches de rousseur qu’elle, ce qui leur donnait un point commun. Elle s’était très vite attachée à lui en le voyant travailler dans la cour de l’immeuble, et lui offrait désormais des leçons de français et de mathématiques. Parfois, un effort de volonté immense lui permettait même de lui prêter un livre, qu’il ramenait toujours en bon état. Il prenait soin des couvertures, ce qui était un bon point. Il fallait dire qu’il avait des mains douces. Machinalement, Marianne se demanda ce que donnerait le contact de ses mains sur son corps. Puis elle se reprit et rougit vaguement.

« Où sont tes manuels ? » demanda-t-elle pour cacher son trouble. Elle s’assit à la table de la cuisine et lui laissa la seconde chaise. « Tu les as encore oubliés ? Décidément, tu es incorrigible ! Comment veux-tu que je corrige ton… » Elle s’interrompit en voyant le garçon baisser les yeux, visiblement gêné.« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Paul resta un instant dans cette position, refusant de croiser son regard. Puis il prit une grande inspiration.

« Je suis amoureux d’une fille mais je ne sais pas comment je peux faire pour lui faire du plaisir au lit parce que c’est la première fois et j’ai peur de ne pas assurer et elle va se moquer de moi et j’ai peur que ça fasse mal à moi et surtout à elle et je n’ai pas envie de la décevoir ni de lui faire mal parce qu’elle est gentille et que je l’aime » haleta-t-il d’une seule voix.

Le silence retomba. Il n’osait toujours pas croiser le regard de Marianne.

La jeune femme était sans voix. Paul, son petit Paul, était donc un être sexué ? Le garçon était-il déjà tellement grand, tellement proche d’être un homme ? Et pourtant, ces craintes, ses craintes… il n’y avait rien de machiste en lui, juste de l’angoisse, de la peur, le désir de rendre sa partenaire heureuse. Si seulement tous étaient comme lui…

« Il ne faut pas t’angoisser pour ça » sourit-elle finalement. « Si tu l’aimes et qu’elle t’aime, ça se passera bien de toute façon, même si c’est sa première fois et que… »

« Ah non, elle ce n’est pas sa première fois, elle l’a déjà fait plein de fois, c’est justement pour ça que je voudrais avoir des conseils, pour pas être trop nul je veux dire. » Il hésita. « Je ne sais pas comment ça marche, une fille. J’aime pas les films de cul, je trouve ça trop nul, et puis je suis sûr que c’est pas comme ça en vrai. Alors comment il faut faire ? » Il leva enfin les yeux. « Tu es une fille, toi. Enfin, tu étais une fille. Comment ça marchait ? »

Marianne ferma les yeux. La discussion lui échappait, tout cela était tellement compliqué ! Elle se rappelait ses années lycée, les déceptions, les soirées foirées, toute cette adolescence qu’elle avait laissé derrière elle.

« Eh bien…. » commença-t-elle. Elle s’interrompit, chercha ses mots. « Eh bien, je ne vois pas comment je peux te donner des conseils. Chaque fille est différente, tu sais, et… »

« Oui mais il y a quand même des choses générales, non ? Je veux dire, les seins, comment on fait ? On les caresse ? On les embrasse ? On les mordille ? Dans les films, ils les tirent dans tous les sens ! » interrompit Paul.

Marianne secoua la tête.

« Ne crois pas ce que tu vois dans les films, Paul. Si tu veux vraiment leur faire plaisir, il faut que tu sois doux. »

« Mais comment ? » gémit le garçon de nouveau.

Presque inconsciemment, la main de Marianne s’était portée à sa poitrine.

« Il faut que ton toucher soit ferme, mais doux à la fois » murmura-t-elle. « Il faut que tu caresses lentement le sein, doucement, comme si c’était la chose la plus importante au monde. Commence par un seul, ne t’occupe pas des deux, soupèse-le. »

Joignant le geste à la parole, sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle passa ses ongles sur ses seins, une légère caresse qui l’électrisa à travers son bustier.

« Laisse glisser tes doigts sur toute la longueur, doucement, reviens. Caresse le mamelon, mais doucement, encore une fois, comme si c’était une erreur. Continue tes caresses, toujours doucement. Penche-toi vers eux. »

Elle glissa la main contre son sein gauche. L’excitation montait en elle et sa respiration s’accéléra. « Approche-toi pour les embrasser, mais ne le fais pas tout de suite. Continue à les caresser, laisse-les sentir ton souffle sur eux, dangereusement près mais encore loin. Et ne concentre pas tes caresses uniquement sur les seins. On a un corps, tu sais. Descends ta main le long de notre flanc, mais reste quand même sur notre poitrine. Je sais, c’est compliqué… mais c’est tellement bon »

Elle mimait ce qu’elle décrivait. Ses yeux brillaient. « Maintenant, tu peux descendre totalement la bouche. Mais continue à utiliser tes mains, ce sont elles qui vont grandir le plaisir que tu vas nous donner. Passe ta main plusieurs fois sur la pointe du sein pour l’exciter, pas besoin de le pincer, juste passer la main, une fois, deux fois. Oui, comme ça, très bien comme ça. »

Marianne sentait ses tétons sortir de leur léthargie. Cela faisait si longtemps qu’elle avait ressenti cette sensation. Les pointes râpaient contre la fabrique du tissu, tendant son bustier en avant. Elle n’avait pas de soutien-gorge, n’en avait jamais eu besoin. « Embrasse le sein, lèche-le, avant de l’aspirer. Mais doucement, encore une fois. Ne tête pas, ouvre ta bouche entièrement, laisse-moi sentir ton souffle brûlant sur mes seins, tes baisers, tes lèvres qui se referment lentement, tes mains qui continuent leur progression et qui…. »

Elle rouvrit les yeux, la poitrine haletante, les sens en feu, pour voir Paul en face d’elle, bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau. Marianne sentit le rouge lui envahir les joues alors que son monde s’effondrait autour d’elle. Que venait-elle de faire ? Pourquoi avait-elle….

Puis Paul avança sa main. 

 

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commentaires

S
Ou un petit air de Cécile Volange pour rester dans le ton....<br /> Je voulais dire Eugénie, mais je doute que tout le monde soit adepte de Sade autant que je le suis.
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B
Alors que Merteuil est dans la place (tout baigne)
S
"Marianne était une maniaque du rangement et, chez elle, les livres étaient aussi bien classés qu'à la bibliothèque. Par auteur, par date, par collection, selon ses humeurs."<br /> Mon dieu, comme tu le sais ???????????<br /> C'est troublant. Je suis troublée.
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B
Avec un petit air de Jacques Pradel ?
R
J'ai rebondis chez Majoma et je me retrouve ici... c'est à peine moins "chaud" que chez cette dernière... ça change des 1ères nouvelles que j'ai lu, qui était franchement orientées polard ou romanesque fantastique mdrrrr.Bon, je vais lire la suite de cette leçon de séduction...
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B
Tu n'es pas au bout de tes peines ;)
K
Hahaha, c'est joli, c'est trop bien fait ! un pouet en passant !
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B
"Tu peux dire camion ?" ;)
M
Je viens porter plainte pour cet outrage scandaleux. Que vous nous coupiez la chique en pleine action et suspens soit, mais que vous ne rédigiez pas la suite en tant voulu je ne l'admet pas. Je n'ai pas que ça a faire non plus, vous vous devez d'être à la disposition de vos chers lecteurs que vous vous évertuez tant à laisser dans cet état de faim incontrôlable.
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B
Va garder tes moutons ailleurs, toi ^^<br /> Ah, l'impatience féminine...

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