Je pense qu'il est important pour votre bien-être émotionnel que je vous raconte comment l'amour a fini par venir frapper à ma porte (je dis amour parce qu'elle lit le blog, en vrai je voulais dire désir sexuel intense).
Tout a commencé un beau jour de juillet, de fin juillet même, alors que je trimballais des meubles pour ma famille d'esclavagistes. Qui n'a pas soulevé une commode Louis-quelque-chose en pleine canicule ne saurait me comprendre. Mais bon, ça me donne des pectoraux saillants, cf le dessin ci-dessous.
En l'occurence, je profitais d'une pause à l'ombre pour me faire profondément chier. Il n'y a pas grand chose à faire dans une maison de grands-parents, surtout quand on a déjà emballé les bilboquets et les livres d'enfants. Du coup, je fais le tour du répertoire de mon portable (ceux parmi vous qui ont reçu un appel ou un texto de moi à cette époque, ne vous considérez pas comme privilégiés, c'est juste que je m'emmerdais grave). J'ai même appelé des ex que je n'aurais jamais considéré rappeler un jour. Même Pinkette a eu droit à son texto, c'est dire (auquel elle a répondu en disant: "merci donne-moi de tes nouvelles j'ai eu mon année bisous").
Et parmi tous les numéros inutiles de mon carnet d'adresse, il y en avait un que je n'avais jamais composé de ma vie ou presque. Il m'avait été donné par une fille il y avait une éternité dans l'hypothèse qu'on se voie sur Paris, ce qui ne s'est jamais réalisé. Je ne vous dirai pas dans quelles circonstances j'ai eu ce numéro, vous seriez trop envieux, bande de sacripants.
Bref. La fille en question se voit gratifiée d'un texto comme les autres (ouais, ça casse le mythe). Et elle me répond avec un brio et une maestria qui, encore maintenant, me pétrifient l'anus.
"Ca va, mais moi par contre j'ai pas ton numéro ami(e) mystère".
Drame. J'avais oublié mon changement de portable. Je me réidentifie donc, ce qui tombe bien puisque ladite fille se rend sur Paris le lendemain en compagnie d'une amie. Comme je remonte sur la capitale, c'est une heureuse coïncidence. On se donne donc rendez-vous.
Le jour arrive, l'heure arrive (je suis en retard) et là... là, sous mes yeux ! <insérez une description éminemment flatteuse de la fille>. Bon, elle avait aussi une copine en bandoulière. <insérez une autre description flatteuse, mais un peu moins parce qu'il ne faut pas déconner>
L'ambiance du quartier latin est propice à l'amour qui nous consume. Elles cherchent désespérément un stylo pour écrire des cartes postales et se retrouvent finalement avec un feutre Tour Eiffel fluo du plus bel effet. Déjà, je ne pouvais qu'admirer ce talent naturel pour dénicher les pires horreurs au milieu des étals touristiques.
Le soir tombe, nous allons manger, elles ratent leur train de 20h. Je leur propose de passer chez moi pour attendre le train de 23h, elles ratent le train de 23h. J'avoue que j'ai un peu fait exprès en diffusant de la musique pourrie et en leur donnant du jus d'orange à boire.
Abandonnées seules dans un appartement en bordel, elles paniquent. Heureusement, gentleman comme toujours, je leur offre mon lit et vais, seul et stoïque, dormir au milieu des décombres de mon sofa.
La nuit se passe. La fille se lève (faudrait que je lui trouve un surnom autre que Dulcinée, tiens) pour aller chercher de l'eau. Je lui fais fourbement un croche-pied au passage. Elle tombe dans mes bras (physiquement je veux dire, parce qu'en vrai elle s'est débattue).
C'est ce qui s'appelle draguer avec les pieds.
