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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 17:13

Ceci est la suite des tribulations palpitantes d'un chinois en chine (j'allais marquer pinois en pine, et puis un reste de bonne conscience et de sagesse bouddhiste m'a retenu en me disant que c'était nul comme jeu de mots).  Un récit complet, argumenté, documenté, de la faune qui peuple la Flèche d'Or lorsque la nuit tombe et que le silence s'abat sur la capitale, tout ça.

Je me gare mal de nouveau, on descend de voiture, on arrive vers l'entrée. Contrairement à ce qu'affirment les médisants, il n'y avait pas de queue. On rentre dans l'établissement comme une métaphore vaginale que je me permettrais pas. Ca glisse.

Kyrieleve me fait faire le tour du propriétaire, forte de son expérience intense de l'endroit. Ca donne en gros: "alors là où tu vois des gens qui dansent, c'est l'endroit où on danse; là où ya un bar c'est le bar, et là sur la scène c'est ceux qui dansent sur la scène. Et là, cet endroit sous la verrière, au calme, c'est un endroit où on peut être au calme sous une verrière".

Merci Kyrieleve. Bisou sur le nez.

On dépose nos affaires, on commence à s'incruster dans la masse grouillante d'étudiants en rut, et là se passe quelque chose d'extrêmement perturbant pour le mâle dominant que je suis (ne riez pas, c'est pas très sympa).

Une fille me voit passer et me MATE. Comme un mec le ferait. Avec insistance. Des pieds à la tête. Jusqu'à soutenir le regard sans détourner les yeux.

Bon, évidemment, elle ne me plaisait pas, sinon ça ne m'aurait certainement pas déplu. Mais là je me suis senti vaguement déshabillé, c'était moyen comme sensation. Du coup je n'ai pas détourné les yeux non plus. Nous sommes restés bloqués comme ça pendant vingt secondes. Il y avait de l'électricité dans l'air. Nous savions tous les deux que le courage ne nous manquerait pas.

Puis j'ai fui parce que merde, quoi.

Je retrouve Kyrieleve, sur qui un mec est en train de se frotter subrepticement. Comme quoi, en quelques secondes, j'ai pu voir tout ce que vous subissez de notre part mesdemoiselles. Le regard insistant et le frottement discret, mais où va le monde. Heureusement que nous ne sommes pas tous comme ça et qu'il reste quelques parangons du bon goût.

Bref. On danse un peu, puis une idée soudaine nous vient: c'est pas en restant à deux comme ça que je vais pouvoir trouver l'amûr. Du coup je plante Kyrieleve sur place et je pars en chasse pendant que les mâles se rapprochent inexorablement d'elle. Je lui souhaite bon courage silencieusement et j'ignore les cris de détresse qui s'estompent dans le lointain

Un tour d'établissement plus tard, je suis un peu triste. Au total, il y en a une qui me plaît et elle est au milieu d'un troupeau de filles. C'est pas vraiment mon truc, ça, les troupeaux. Ca demande des stratégies complexes impliquant des lassos, des bolas et un manque complet d'ego. Du coup, j'hésite un peu. Je prends une conso, de nouveau vodka, de nouveau bien serrée. Parfait.

D'un pas conquérant, je m'approche du groupe - pour me faire arrêter par une main sur mon ventre qui commence à me caresser. Enfin, mademoiselle, nous n'avons pas été présentés ! Je me retourne, c'est un mec.

"J'adore tes abdos" il me fait.

"J'en ai pas" je lui réponds

"Non mais je suis sûr que c'est confortable" il continue.

Han. Ya des soirs comme ça...

Je gicle poliment le gars et je reprends mon chemin vers la fille qui a vu la scène et qui sourit. C'est quand même bon signe, ça me permet d'engager la conversation de manière plus originale.

"Bonjour, non mais en vrai je suis hétéro, tu veux que je te le prouve ?" je dis.

Ici, l'honnêteté intellectuelle m'incite à préciser que ce que j'ai réellement dit s'apparentait à "euh, coucou".

Dans tous les cas ça n'aurait rien changé, puisqu'elle se tourne vers moi, me décoche son plus beau sourire et me dit:

"Voltare a destra"

Oui oui, n'importe qui aurait été perturbé par une telle réponse. Mais pas moi. Parce que moi, mesdames et messieurs, je suis quelqu'un d'exceptionnel, j'ai un GPS en italien. Et j'ai immédiatement reconnu les fameuses intonations.

Une italienne !

Du coup, j'ai essayé de lui demander si au rond-point elle se mettrait sur la file de gauche à la deuxième sortie, mais elle n'a pas eu l'air de comprendre. On est passés à l'anglais, on a parlé cinq minutes, et visiblement elle n'était sur Paris que pour le week-end. Ou alors c'était une manière de se débarasser de moi. Dans tous les cas, j'ai pleuré amèrement sur la tristesse du monde et je me suis éloigné d'un pas trébuchant.

Visiblement, cette soirée allait se terminer en lose aussi. J'ai tendu un poing vengeur vers les cieux (j'ai renversé de la vodka) et j'ai hurlé mon désespoir. C'est vrai, quoi. Pourquoi est-ce toujours à nous de faire les manoeuvres d'approche, hein ? La vie serait tellement plus simple pour nous, et...

"Salut !"

Je me retourne. Il y a une fille (moche) qui est en train de me tirer par la manche. Je hausse un sourcil.

"Oui ?"

"Tu peux payer un coup à ma copine ? Elle est trop timide pour te parler mais tu l'intéresses".

Je regarde en direction de la copine. Plutôt mignonne en effet. Mais bon, on a sa fierté.

"Comment ça lui payer un coup ?"

"Ben ouais quoi, lui offrir un verre ! Et puis si ça marche à moi aussi, vu que j'ai fait l'intermédiaire !"

Là, je n'ai pas le temps de souffler qu'une troisième fille se joint au dialogue.

"Moi je suis la soeur ! Bonjour bonjour ! Je suis célibataire aussi et j'ai soif aussi !"

Bon. Je n'ai rien contre les plans à quatre mais j'aime moyen me faire prendre pour un con donc je discute un peu sans offrir de verre à qui que ce soit parce que, hein, bon, merde quoi. Surtout qu'au final c'est comme les frères Dalton, yavait la belle, la moins belle et la moche.

Au final je trouve un compromis. Je dis "bon ce soir ya pas moyen j'ai une copine qui serait vexée si je vous invitais mais je vous invite une autre fois chez moi et je fournis la vodka, ça vous va ?"

Elles me répondent oui, je commence à récupérer les numéros, et là paf Kyrieleve arrive pour me dire qu'elle s'en va et qu'elle me laisse en charmante compagnie.

Ouf. Une porte de sortie. Je lui dis que je la rejoins tout de suite, je termine de noter à la hâte et je fais des adieux émus.

Commentaire de l'une des trois filles: "han c'est une chaudasse ta copine !"

Kyrieleve n'a toujours pas digéré.

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commentaires

H
"Enfin une jolie courge et deux potironnes"<br /> <br /> Hum hum ...<br /> <br /> La cité de la peur : "qui ressemblait à s'y méprendre à une énorme paire de couilles..."<br /> hi<br /> ps : Je sais, d'habitude en citation je fais plus classe, mais là ... mais là...
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B
J'avoue.<br /> Même sans le vouloir, je fais des métaphores phalliques. Ca devient grave.
L
ah oui le ptit dèj au lit c'est bien!!! dommage que ça ne dure qu'au début...
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B
Non, j'aime bien le prendre au lit donc qu'il y ait quelqu'un ou pas, c'est accessoire
M
nan mais sérieux, t'arrives à t'y retrouver dans tous ces num de tel ? <br /> je remarque quand même que les mecs se plaignent souvent de devoir toujours faire le 1er pas, mais quand les filles osent, ça va pas non plus. Ok , quémander un verre c'est pas de toute finesse, mais pour la finesse, beaucoup de mecs n'ont rien à leur envier :D
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B
Je n'ai rien contre les filles qui osent, mais si elles pouvaient éviter d'oser en troupeau, ce serait plus sympathique.<br /> Et tant qu'à faire si elles m'offraient un verre, tiens :p Ca, ce serait original.
J
Sincerement, faut pas le prendre mal de se faire traiter de chaudasse, entre nous les fois où on me l'a dit j'ai fais en sorte de montrer a quel point elles ou ils avaient raison => au moins ça les calme ! Même si je suis pas une chaudasse (je crois que psycho+theatre ne font pas bon menage lol)
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B
Theatre ça doit aider pourtant.<br /> Mais c'est vrai qu'il manque quelques années de Modern Jazz pour vraiment chaudasser ;)
T
@Gajal : elle doit pas être bien terrible alors la Kyri, parce que pour faire bander un moine, c'est pas bien difficile je pense : tu leur montre n'importe quelle poitrine ou paire de fesses, et je te garantis que tu vas voir la soutane prendre du relief !!! Tu aurais dit "elle ferait bander un pré-pubaire" ou "elle ferait baver un eunuque", là oui on aurait fantasmé !<br /> @Grenouille : donc au final, tu n'as pas trouvé matière à planter ta flêche d'or ? (euh, oui, j'me dévoue, comme personne ne l'avait faite. Bon, désolé. Mais j'aimais bien l'image.)
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B
Elle ferait rater le bus scolaire à un prépubère.<br /> Au final c'est toujours dans les mêmes cibles que la flèche se plante, c'est déprimant. Et l'amourd ans tout ça ?

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