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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 15:57

(Désolé).

Pourquoi est-ce que je vous parle de Kafka dans un blog qui n'a vraiment, mais alors vraiment, aucune prétention vaguement littéraire ? Parce qu'il a écrit la métamorphose. Et pourquoi est-ce que je vous parle de métamorphose ? Parce que c'est précisément ce que je vais vous raconter aujourd'hui, vues les innombrables (3, je crois, alors hein) demandes sur ce sujet.

Comme cet épisode me couvre encore de honte aujourd"hui, je vous demanderai d'être généreux et de ne pas me huer trop fort, parce que j'ai un petit coeur fragile qui saigne et tout et tout. Et puis bon, il fait chaud.

Fermez les yeux et attachez vos ceintures. Nous partons pour un grand voyage dans le passé et pour l'an de grâce 1999. Moby chantait Play et Britney Spears Baby one more time. Il y avait une éclipse totale à observer sur Paris avec des lunettes de protection. Paco Rabanne prédisait la fin du monde. Et depuis deux mois au moins, je discutais avec une fille sur internet.

Replaçons-nous dans le contexte: en 1999, tout le monde était loin d'avoir internet. Je n'y avais accès qu'au travers du stage que je faisais, et qui me laissait beaucoup de temps à tuer à surfer un peu partout. C'est donc naturellement qu'à cette époque je m'étais dirigé vers un forum de discussion, où j'y avais croisé quelqu'un qui avait l'air très sympathique et vaguement de sexe féminin.

Une chose entraînant l'autre, nous avons commencé à échanger des mails. En anglais, puisqu'elle ne parlait pas un mot de français. Je n'étais pas encore parti aux Etats-Unis, mon niveau était moyen, mais je dois dire qu'elle m'a fait faire des progrès foudroyants: rien de tel que la vraie motivation pour apprendre une langue.

Pourquoi ne parlait-elle pas français ? Simplement parce qu'elle vivait en Allemagne.
Pourquoi ne parlions-nous pas allemand ? Parce qu'elle avait beau vivre là-bas, elle parlait mal la langue bicoz elle était croate.
Que faisait une croate en Allemagne ? Elle essayait de percer comme top model et avait fait quelques photos de charme.

Bon.

Je vous rappelle que j'avais 19 ans, que que j'étais timide, moche, complexé, et que mon expérience des filles était plutôt limitée. Du coup, quand j'ai quelqu'un en face qui m'annonce qu'elle est mannequin, mon pouls s'accélère et mes oreilles se dressent. D'autant plus que les conversations par mail devenaient de plus en plus longues et que, sans même parler de physique, j'appréciais beaucoup l'esprit caustique de la fille. Elle avait aussi un sacré coup de crayon et dessinait dans un style très manga. Bref, j'étais tout fou comme on peut l'être la première fois qu'on a l'impression d'avoir beaucoup d'affinités avec quelqu'un sans même l'avoir rencontré. Oh, et puis le physique aidait, aussi.

Après moult hésitations de sa part, elle avait fini par m'envoyer quelques photos d'identité et certaines de son book. Ma mâchoire s'était décrochée. Pendant toute la journée, j'avais eu du mal à la remettre en place. Des gens comme ça, ça ne devrait pas exister. Ca brise tous les référenciels qu'on peut avoir par rapport à la gent féminine. C'est cruel.

De son côté ? Non, elle n'avait pas demandé de photo. Elle trouvait que ça tuait le mystère. Elle préférait l'idée d'un correspondant anonyme. Elle avait envie de rêver. Je la laissais faire.

Bref, je tombe amoureux d'une image de papier glacé et des mots jetés sur un clavier. Malgré la distance et mes finances limitées, nous passons à la vitesse supérieure en décrochant le téléphone et en nous parlant enfin (hey, ne vous moquez pas, à l'époque j'étais tout timide, c'était mignon). Là encore, malgré mon anglais fracturé, le contact passe très bien. Elle mentionne qu'elle va dans un mois passer sur Paris pour une séance de shoot et pour voir une amie. Elle me propose donc de rester un peu plus longtemps pour qu'on se voit. Galamment (bon, j'étais morfale sur le coup), je propose l'hébergement. Elle hésite, puis finit par accepter.

Je reçois en attendant une lettre (vous voyez, la fameuse lettre que j'ai retrouvée) enluminée de tous les côtés, avec de nombreux dessins à mon intention, des phrases enflammées, des poèmes, 12 pages de lecture recto verso.... et évidemment je fonds comme une vieille loque. Je ne peux plus m'enlever cette fille de la tête.

 

 

 

 

 

 

Le mois passe leeeentement. Je ne suis pas motivé dans mon stage. Je n'attends qu'une chose, c'est le jour J et l'arrivée de son train en gare, Gare du Nord.

Et finalement, ce jour arrive.

Et je me retrouve devant le quai du Thalys, les jambes tremblantes. Et là....

 

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commentaires

J
et là quoiiii ...Ah non mais c'est cruel !!
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B
Ah là là, tu es cruel pour tes lecteurs et lectrices ! La suite, la suite !!
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O
Et làààààààààààààààààà quoiiii????*s'évanouit*
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B
ouah... le super teasing... mais tu sais... tu n'as pas changé depuis tes 19 ans... je parle physique... non, je plaisante mais c'esr marrant à imaginer tellement tu as l'air sûr de toi aujourd'hui !<br /> Cette histoire est géniale et même si je crains la suite : soit pour toi soit par jalousie, déjà tout cela méritait bien d'être vécu
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U
"hey, ne vous moquez pas, à l'époque j'étais tout timide, c'était mignon" <br /> Loin d emoi l'idée de me moquer... C'est mignon la timidité... Halala te voir tou "in love" j'aimerais bien moi.. tu doit être craquant ;)
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