Encore un couple que j'aurai essayé de caser et qui ne fonctionne pas. Mais vous le faites exprès, les gens ?
Pff, on fait tous les efforts du monde, on présente des princes en habits chatoyants à des princesses en robes à frou-frous et non, que dalle. C'est à se désespérer sur la libidineuse nature de l'être humain. Rha, mais je ne sais pas moi, faut baiser dans un cas comme ça.
Bon, maintenant que j'ai contribué à jeter un malaise, reprenons. Dans le but fort charitable de réussir enfin, une fois dans ma vie, à jouer les marieurs, je crois que je vais lancer une bourse aux célibataires. Un peu comme meetic mais en mieux (normal, je suis formidable). Tous les célibataires du blog s'inscriront, je garderai pour moi les filles les mieux au titre du droit de cuissage, et pour le reste je compte sur une copulation frénétique. Ou pas. Un bisou, ça suffira. Mais merde, quelque chose, quoi, histoire que je puisse enfin une fois faire le cupidon et laisser ma flèche pénétrer la chair dénudée.
En dehors de ça, pas grand chose à raconter de glamour. Mais comme vous êtes sages et vous l'avez mérité, je vais vous raconter l'expédition de Grenouille à la laverie. J'espère que ça vous fera plaisir, c'est de bon coeur.
Dimanche, donc, dulcinée se dresse sur ses ergots. "Oh mais c'est pas possible (dit-elle) il faut que tu fasses une lessive"
Diantre. Normalement, j'esquiverais un tel sujet de conflit potentiel mais là, ayant déjà esquivé une dizaine de fois le sujet, je réalisai que le moment était critique (je n'avais plus qu'un seul caleçon propre, celui avec l'élastique cassé et qui glisse aux genoux dès qu'on oublie de le retenir d'une main pudique).
Energique et motivé, j'entasse donc toutes mes affaires sales ("et les draps ???" demande Dulcinée) et les draps ("et oublie pas les torchons !") et les torchons ("et puis les serviettes de toilette !") et les serviettes de toilette. Ca commence à faire un paquet sur mes larges épaules de vaillant laboureur.
Courageux comme un conquistador à l'esprit cortesien, je me dandine jusqu'à la laverie avec les affaires sur le dos. Je vous dirais bien que j'ai gravi mon golgotha mais ceux qui sont déjà venus savent que la laverie n'est qu'à une centaine de mètres de chez moi, donc ça relativise. Et puis j'avais évité la couronne d'épines.
Joyeux comme un cocker en rut, je commence à remplir les deux machines nécessaires. Premier bug, l'une d'elles refuse de se lancer - et de se rouvrir. Drame. Il y a mes boxers snoopy, là-dedans, comment faire pour survivre à la honte ? Désespéré, j'appelle le réparateur. Le temps qu'il arrive, la machine se débloque. Ouf. Première alerte passée. L'eau coule, la mousse mousse, 45 minutes de programmation. Avec le sentiment du travail bien fait, je rentre à l'appart attendre trois quarts d'heure que tout soit fini.
Lorsque je reviens, évidemment c'est le drame. La fameuse machine qui refusait de fonctionner *avant* ne fonctionne plus *maintenant*. C'est bloqué à mi-cycle et de l'eau en suinte par petits jets vengeurs. Et évidemment, mes boxers sont toujours en pleine vue.
Heureusement, le gars de la laverie est sur les lieux. "Ah ben scrogneugneu d'rontudju d'boudiou" qu'il me fait dans son patois gallinacéen, "j'savions bien qu'la bobine du bidule-truc elle est cassée mais alors là ça, crefieu zavez point d'chance boudu !"
C'est bien ma veine, je suis tombé sur le clone de Villeret dans les enfants du Marais - en plus vieux.
Il sort sa clef de huit, sa clef de douze, sa clef de soixante-sept et commence à marteler la tuyauterie dans tous les sens. Finalement, la machine se débloque. Il me regarde d'un air navré.
"Vos habits, là, sont pas ben bieaux hein, ça a pas lavé à cause du beug vous voyez. C'est pas bieng les beugs."
"Et je fais quoi moi alors ?"
"J'm'en vions vous offrir une machine té ! Faut bien s'aider entre parisiengs !"
Et v'la le patron qui relance la machine (45 minutes de plus) et me souhaite bonne chance en s'esquivant.
Déprimé, j'attends le résultat de ce nouveau lavage.
Je ne saurai jamais ce qu'il aurait donné. Car dix minutes plus tard, sur les coups de 22 heures, les lumières s'éteignent, la machine s'arrête et les séchoirs aussi.
Et je me retrouve à devoir sortir mes vêtements trempés et les ramener tels quels à l'appart.
Boudiou.
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Sur un autre sujet, Dulcinée vous demande de la plaindre et de lui adresser de nombreux messages de réconfort car elle souffre atrocement d'une piqûre d'araignée qui lui gonfle la jambe, pire qu'une érection contre-nature.
Comme elle est bien courageuse, elle sait rester digne et ne se plaint pas, vaillante jusque dans la douleur.
Non, je déconne, elle hurle.