Comme le dirait un gynécologue devant une véritable forêt vierge, chose promise, chose drue.
Ouais, il faudrait que j'arrête mes jeux de mots à deux balles, et également que je vous parle un jour d'épilation. Mais un sujet sensible à la fois, aujourd'hui mesdames et messieurs les jurés, nous allons vous parler d'un problème typiquement masculin, qui peut même arriver à des gens très bien (toi, par exemple, qui es en train de questionner ta libido en te pougnant frénétiquement derrière un playboy de 2001).
Comme pour tous les articles de fond qui ont agrémenté ce blog d'un oeil d'expert, nous allons commencer par la définition. J'ai essayé de taper "panne doctissimo" dans google pour essayer de trouver quelque chose de sympa, et on me renvoie vers le lien: "hygiène, que faire en cas de panne du congélateur ?". Merci Doctissimo.
En clair, une panne, c'est un trouble de l'érection (je vous avais dit que ça allait tout déchirer, comme définition). Un jour, alors que les fonctions sexuelles sont tout à fait opérationnelles et que tout devrait bien se dérouler, le jeune homme se retrouve perplexe, devant la mollesse de sa troisième jambe qui lui valait le surnom affectueux de tripode.
Difficile de savoir à quoi ce souci peut être du. Le stress ? La fatigue ? L'alcool ? Toujours est-il que la panne est un cercle vicieux. En effet, elle conduit elle-même à encore plus de stress, donc encore plus de faiblesse bicouillesque et monobitale. Le gars s'énerve, s'en veut, et débande. La fille se demande ce qu'il se passe, s'accuse, croit qu'elle n'est pas excitante, que c'est de sa faute, et mouille de ses larmes les draps jusque là autrement humides.
Là, la situation idéale serait d'aller prendre un peu l'air, de faire une bataille navale ou un scrabble, de regarder un épisode de Friends, et d'attendre quelques minutes que la panne se résolve. Car oui, mesdames et messieurs, à la différence du pneu de voiture héroiquement changé sur une aire d'autoroute, l'homme à plat n'a pas besoin d'activité garagesque pour repartir.
Malheureusement, cela se passe rarement comme ça. Rongée par la culpabilité d'avoir rendu son mec impuissant (car, rappelons-le, la femme lambda est convaincue que c'est de sa faute si ce genre de problème arrive), la fille gamberge.
"Ah, si j'avais porté de la lingerie fine, ah, cela ne serait jamais arrivé, et merde si ça se trouve j'ai grossi c'est pour ça qu'il ne me regarde plus comme avant et oh, si ça se trouve tu ne penses plus à moi et ha, je sais, c'est une pouffe du boulot que tu sautes, avoue, et oh, je sais meme laquelle c'est, c'est la sale blondasse qui voulait te chauffer au dernier pot et ah, comment as-tu pu me faire ça ?"
C'est beau le pathos (athos, pathos, aramos, les trois mamelles de la France).
Du coup, convaincue qu'elle a failli quelque part, la dulcinée du soir va décider de prendre les choses en main. Rien n'est soudain trop beau pour rétablir l'honneur défaillant. La main va s'y mettre, la bouche va insister, le pied va s'immiscer, les baisers vont s'accentuer, dans le but louable de relancer la machine en une explosion de plaisir complice.
Sauf que le mec, là, il n'est pas en train d'apprécier vos prouesses labiales avec sa béatitude habituelle. Non, il est en train de se dire en boucle "putain de merde, qu'est-ce qui m'arrive, mais tu vas te décider à bander ou je te noue en trois et je t'accroche trois piercings pour t'apprendre à me lâcher dans des moments pareils !"
Du coup, il n'est pas super réceptif, le mec. Il aurait même tendance à l'être de moins en moins. Il aimerait bien qu'on le laisse tranquille, le temps d'oublier cet épisode néfaste. Mais les filles sont impitoyables. Dès qu'on a le début d'un commencement de réaction à leurs doigts de fée, paf, en selle. Pauvre de nous.
Voilà voilà, donc conclusion de l'article: c'est dans la tête, tout ça. Rien à voir avec la personne en face (même si une moldo-slovaque de 225kg au crâne rasé et aux aisselles proéminentes risque de ne me provoquer qu'un début d'orgasme), tout avec les circonstances. D'ailleurs, ce genre de panne peut souvent arriver la première fois qu'on couche avec quelqu'un, bicoz pression. Comme pour les pneus dont on parlait plus tôt, quand il y a trop de pression, c'est jamais bon.
Ca va, j'ai bien tout expliqué ? Evidemment, tout ceci ne saurait m'être arrivé et toute ressemblance avec des événéments qui se seraient un jour déroulés serait totalement fortuite. Innocent comme tout, le batracien.
Non, cet article a simplement pour vocation de rassurer (de manière fort pédagogue et habile, d'ailleurs, hein) les femmes sur leur potentiel devant ce petit souci masculin. Quant aux hommes qui en ont été victimes, marchez fièrement !
Je terminerai en élevant le débat car, déjà sous l'empire romain, les plus célèbres sénateurs avaient des soucis d'érection, comme le prouve la fameuse citation Panem et Circences. En français: "En panne, et circoncis".
Merci de votre attention.
PS:
Monica: Chandler! It happens to lots of guys! You-you-you were probably tired, you had a lot of champagne, don’t worry about it!
Chandler: I’m not worried, I’m uh, I’m fascinated. Y’know it’s like uh, Biology! Which is funny because in high school I uh, I-I failed Biology and tonight Biology failed me.